mercredi 10 octobre 2012

L'enlisement. Sur "Ma chère Lise" (Vincent Almendros)



Vincent Almendros, Ma chère Lise, Minuit, 2011.

Un jeune homme de 25 an, professeur particulier, tombe amoureux de sa jeune élève, Lise, 15 ans. Elle, elle vient d'une famille que l'on devine très riche ; lui, il est issu d'un milieu modeste. 

L'intrigue - que l'on devine être un prétexte - est traitée par Vincent Almendros avec nonchalance, ironie, et un peu d'objectivisme pour faire de cet itinéraire classique (directement issu du roman français du XIXe siècle) un objet moderne et peut-être intéressant. 

Mais les personnages restent esquissés, à peine ébauchés, l'on ne sait d'où ils viennent et où ils vont. Leurs contours sont (volontairement?) imprécis et très flottants. La comparaison avec Sagan, souvent évoquée à propos de ce premier roman, est peu pertinente car ici l'esprit domine sur le sentiment. Et joue à cache-cache avec le romanesque. 

Non, point de tristesse à qui dire bonjour ou au revoir, ni de phrase racinienne venue donner le ton ; c'est plutôt vers Jean-Philippe Toussaint que semble faire signe ce roman esquissant les objets, effleurant les  sensations. 

Bien calculée, la parabole s'arrête sur une fin vaguement amère. Dans cet "enlisement" final qu'éprouve le narrateur on devine que le signifiant, lui, ne ment pas. C'est un en-Lise-ment.  

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