vendredi 23 décembre 2011

Les langues d'Amelia Rosselli


Le beau numéro 3 de la Revue critique de fixxion française contemporaine s'intéresse à L'écrivain devant les langues.

Dans un article sur "Les langues d'Amelia Rosselli" j'y expose une partie de mes recherches sur cet auteure trilingue.

J'ai procédé en croisant la critique génétique (étude des brouillons) et des notions de linguistique.

Ce fut un long travail... 

(retrouver ici un poème d'Amelia Rosselli traduit en français par Jean-Charles Vegliante.)

dimanche 18 décembre 2011

Génération 1000 €

J'ai participé à Qui lit Quoi pour Epagine !

J'ai lu Génération 1000 €uros d'Antonio Incorvaia et Alessandro Rimassa.
 
Génération 1000 €uros, c’est une génération de jeunes – et moins jeunes – qui vivotent avec un millier d’euros par mois dans des conditions précaires. Le phénomène ne concerne pas uniquement l’Italie, pays où il est toutefois érigé en système.
Matteo fait partie de cette génération. Il travaille pour une importante boîte milanaise de marketing. Il a beau déployer ses talents, ses espoirs sont vains. À la précarité sociale s’ajoute une incertitude sentimentale, nourrie par les inégalités sociales et économiques. Car sa petite amie provient d’une famille de la bonne bourgeoisie milanaise.
La ville n’est pas anodine : Milan – cœur économique de l’Italie et berceau historique du berlusconisme – se déploie dans toute sa démesure, en particulier la nuit, à travers quelques lieux phares : la salle de gym, les bars à la décoration surfaite, les rues enveloppées de brouillard glacé. Capitale d’un système à bout de souffle...

jeudi 10 novembre 2011

Limonov



Une lecture du roman à succès Limonov, d'Emmanuel Carrère, avec Nicolas Aude (slaviste d'exception).
C'est ici.

samedi 8 octobre 2011

après le livre




La modernité se présente comme le moment où l’écriture “sort” du livre : Walter Benjamin le remarquait déjà en 1927, en observant les panneaux de publicité et les écrans de cinéma.
De nombreux exemples empruntés à l’histoire de la littérature démontrent du reste l’exiguïté du concept de livre et sa non-coïncidence avec l’écriture. En témoignent les lettres (Mme de Sévigné), les livres fragmentaires ou jamais finis (Kafka). 
Ce même raisonnement vaut pour toutes les écritures secondairement consignées à la forme livre. D’ailleurs, les manuscrits d’écrivains, dans leurs innombrables versions, repentirs et rajouts, montrent bien que l’écriture est toujours potentiellement en devenir (du moins, tel est l’avis des tenants extrêmes de la critique génétique, auxquels l’auteur fait également référence).
Retrouver l'ensemble de la critique ici.


dimanche 2 octobre 2011

Syngué Sabour


Retour sur Syngué Sabour, Pierre de patience, le roman d'Atiq Rahimi (prix Goncourt 2008). 

Il s'agit d'un roman court et dense,  à l'écriture minimale et dépouillée. Un huis clos terrifiant entre une femme et son mari dans le coma, sous fond de guerre indéfinie et totale. A. Rahimi aborde de manière frontale la religion, le rapport homme-femme.

Je l'ai lu et étudié pour les éditions Primento. Rendez-vous sur www.lepetitlitteraire.fr, qui propose de nombreuses autres fiches, études et analyses de livres français, francophones et étrangers.  




dimanche 25 septembre 2011

Bookcamp 4 Paris



Le tout nouveau labo de l'édition a hébergé le 24 septembre 2011 un évènement d'ampleur, le bookcamp. Une réunion conviviale d'auteurs, éditeurs, bibliothécaires, libraires, blogueurs, instituteurs et professeurs -- tous concernés et intéressés par le livre numérique. J'y étais pour Emue. C'était l'occasion de mettre un visage sur de nombreux sites, profils et projets que l'on voit évoluer avec intérêt depuis bientôt six mois. Quatre série d'ateliers en parallèle se sont échelonnés tout au long de la journée.  

1. Le livre scolaire et parascolaire (je citais les excellents Primento) questionne par sa mise en place pratique dans la classe. Ses possibilités sont grandes (on se prend à rêver à un manuel interactif, participatif, etc.), mais la réalité est loin d'être aussi rose. On entend les réticences professorales, sans parler de l'Education Nationale... Comment synchroniser une classe chahuteuse ? A l'heure où certaines universités parisiennes possèdent un ou deux postes de télévision par établissement, une nécessité d'investissement sérieux s'impose, ce qui n'est pas, semble-t-il, dans l'air du temps... En revanche, les étudiants favorisés ou les profs, eux, sont déjà en quête de matériel et de contenus -- grâce à leur équipement personnel, bien sûr. Egalement très présentes, les questions de copyright et de droit d'auteur. 

2. Le livre jeunesse déjà tenté par l'aspect ludique et multimédia peut saisir  (en voir un joli exemple chez la Souris Qui Raconte). Chez Bayard, en revanche, l'heure est plutôt à la transposition : les maquettes du fameux J'aime lire se déclinent en numérique en gardant une certaine fixité ; mais le savoir-faire d'années d'expériences papier est-il transposable tel quel en numérique ? Le débat reste ouvert. Les projets vont tout aussi loin : trans-média, participation, socialisation, tout est bon pour convaincre l'enfant (et le parent) qu'un écran, ça peut servir à lire ! 

3. Animé par Bayard (décidément très impliqués, parmi les seuls éditeurs d'abord papier à avoir osé le bookcamp) le troisième atelier jouait se proposait de définir les grands types de livres et à les associer à leur possible modèle économique... Si le typologies prolifèrent à l'infini, reste à voir comment les monétiser (option retenue : mettre tout gratuit et laisser à la générosité des internautes appuyer sur donate avec Paypal.) 

4. Enfin, au bout de la chaîne du livre, il ne faut pas oublier les libraires : comment évolue leur métier ? Projection en 2050, plusieurs scénario sont possibles : catastrophe totale, toutes les libraires ont fermées ; emportés par la récession - et quelque peu déprimés - nous imprimerons nos baskets sans sortir de chez nous (!). Autre possibilité : les surfaces immenses pour le moment occupées par les grands magasins culturels sont transformés en parc à thèmes...  Sans glisser dans le pronostic on imagine bien un libraire hautement spécialisé, fortement prescriptif, chargé de produire des contenus et de mettre en avant un fond immense et dématérialisé. (Clin d'oeil à ePagine et à leur blog).

A suivre -- avant 2050 -- au prochain bookcamp ou avant... et un grand merci à tous ceux qui l'ont organisé !


jeudi 22 septembre 2011

De Minuit à Adelphi

Les éditions de Minuit surprenaient en septembre en inaugurant leur catalogue numérique. En Italie,  où le développement de l'ebook est plus timide, Adelphi - maison historique d'édition s'il en est - a fait également le grand saut. Outre d'importants auteurs italiens comme Sciascia, Adelphi publie des traductions mémorable d'auteurs allemands ou du Mittel-Europa, entre autres (Roth, Schnitzler, Marai...). 

Doppio sogno - Doppel Traum de Schnitzler.

lundi 19 septembre 2011

French books on the move (in "true Asterix fashion")



Article co-écrit avec l'équipe Emue, sur la rentrée littéraire numérique, initialement publié sur Futurebook.

This year the French literary season began in earnest on the 31st of August with some revolutionary news: e-books are here to stay !
In true Asterix fashion and for the first time in France’s publishing history, a group of twenty-three key players gathered under the ‘Une Autre Rentrée Littéraire’  banner to offer an e-alternative to the rather short-sighted and e-bookphobe St Germain-des-Prés.
Many e-book publishers have emerged in France in the last few years with a wide range of exciting titles and small price tags. Having previously been mocked, this ‘new wave’ is now being emulated, with a certain amount of cynicism, by France’s publishing elite...
(la suite ici) 

dimanche 18 septembre 2011

J. Czapski, Proust contre la déchéance


Joseph Czapski, officier polonais, peintre et intellectuel, fut prisonnier du camp soviétique de Griazowietz pendant l’hiver 1940-1941. C’est là qu’il prononça ce texte, dans le cadre d’un cycle de conférences des prisonniers, tentative d’animer le camp et de faire face au désarroi matériel et spirituel. Czapski choisit donc Proust et son œuvre. Et il écrit sans bibliothèque autre que celle de sa mémoire. Signe déjà d’une affinité secrète qu’il établit avec son auteur... (suite ici)

Voir aussi : 

Julien Green, Jeunes années
S. Servoise, Le roman face à l'histoire

samedi 17 septembre 2011

Multiculturalisme



Deux articles qui m'ont frappé.

Un anthropologue souligne dans un article du Monde les risques d'un repli dans l'identité. Il commence par déclarer sans hésitations que "le multiculturalisme a échoué". Est-ce une manière de se ranger du côté de ceux qui l'ont enterré ?  Il surenchérit ensuite par le débat  qui opposerait "universalisme" et  "culturalisme".

De façon paradoxale, en effet, cette droite et cette extrême droite, en défendant la République et la laïcité sur des bases islamophobes défend par contrecoup des valeurs culturelles tout aussi ethnicisées, mais "bien de chez nous". La gauche et l'extrême gauche multiculturelle et postcoloniale, en abandonnant la défense de l'universalisme républicain à la droite et à l'extrême droite s'engagent dans la voie d'un choc des cultures qui fait les affaires de son adversaire.

D'un autre côté, un article italien (post.it)  revient sur la question des étrangers à l'école. Cette question a souvent évoquée dans les derniers temps. Contre les habituelles critiques de la droite, l'article suggère 10 raisons qui rendent meilleurs les classes multiculturelles. Entre autres, les jeunes étrangers seraient plus à l'aise en mathématiques que leurs camarades. Ils auraient des difficultés dans l'acquisition de la langue du pays, mais seraient meilleurs en langues vivantes étrangères. Enfin ils ne seraient pas bénéficiaires du népotisme et clientélisme familial qui gâte leurs petits camarades italiens.

Qualcuno ha scritto che i politici italiani (e i loro staff), a Bruxelles, nel parlamento europeo, si riconoscono facilmente: gesticolano molto e parlano poco le lingue… L’Italia, come è noto, nel campo dell’apprendimento delle lingue è agli ultimi posti in Europa. Dicono due maestre della scuola di Dronero, in Val Maira, nel cuneese : “I bambini della Costa D’Avorio, nelle nostre classi, parlano anche il francese, la loro lingua nazionale, e notano subito le somiglianze con l’occitano, la nostra lingua di minoranza. Sono più predisposti, sono abituati a muovesi tra più lingue. Quando entra la dirigente scolastica dicono: “Bonjour madame!”

mercredi 14 septembre 2011

jesuisbizarre


"Dans le métro, je fixe les gens car je me dis que dans dix ans on se recroisera peut-être de nouveau et on se reconnaîtra."

à suivre sur un seul lieu... 

jesuisbizarre.wordpress.com

mardi 6 septembre 2011

Silvio Blues


L’Italie berlusconienne est une avant-garde trash. Une anticipation du pire à venir.
Andrea Marcelli, auteur de Silvio Blues.
Lors de cette rentrée littéraire numérique, le théâtre politique est à l’honneur, avec Silvio Blues, pièce satirique sur Silvio Berlusconi, publiée en version bilingue par Emue !  C’est l’occasion pour souligner que l’édition numérique peut se permettre des choix audacieux dans des genres et des formats boudés par la littérature papier, tout en leur donnant une visée internationale. Découvrez en exclusivité l’interview d’Andrea Marcelli, auteur de la pièce.
Ta pièce de théâtre « Silvio Blues » est une satire féroce contre l’actuel président du conseil Italien. Son gouvernement a conduit l’Italie au bord de la faillite. Et pourtant, il continue de gouverner et de plaisanter. Comment  expliques-tu une telle aberration ?
Silvio Berlusconi est parmi les rares leaders politiques que l’on peut trouver sur Youtube en train de chanter avec un foulard sur la tête suite à son implant capillaire. Indépendamment du jugement qu’on porte sur lui, l’homme est patent, manifeste ! Un population formée par des gens normalement constitués aurait regardé Berlusconi comme une tentative politique colorée mais impossible à soutenir. Le vrai problème, donc, ce n’est pas Berlusconi mais tous ceux qui ont vu en lui un grand homme d’état; tous les intellectuels qui ont soutenu un entertainer ; tous les journalistes qui se sont hâtés de le servir sans vergogne.
Berlusconi contrôle à la fois la Mondadori, la plus importante maison d’édition italienne, ainsi que Mediaset, grand groupe médiatique (qui comporte trois chaînes de télévision). Plusieurs journalistes ont déjà été licenciés ou censurés, y compris dans les chaînes d’État. Que penses-tu de cette situation de quasi-monopole éditorial et médiatique ? Penses-tu que ta pièce pourrait être publiée et/ou représentée en Italie un jour ?
C’est une situation pathétique. La télévision italienne c’est un cloaque à ciel ouvert, c’est laid, c’est stupide, ça titille le pire de la nature humaine. Les journaux télévisés c’est du télé-Kosovo. En cela l’Italie berlusconienne est une avant-garde trash. Une anticipation du pire à venir. En même temps, il ne faut pas oublier que, les quasi vingt ans de domination berlusconienne, ont été entrecoupés par deux gouvernements de gauche. Deux fois, l’opposition a eu la chance d’achever un homme politiquement exsangue et mettre fin à cette anomalie… à chaque fois ils ont réussi à ranimer un mort. L’étude de Silvio Blues devrait donc devenir obligatoire en Italie comme en Chine était obligatoire le livre rouge de Mao ! Sans blagues, je ne sais pas si Silvio Blues sera représentée en Italie un jour. Je le souhaite ! L’Italie c’est une démocratie bloquée mais ce n’est pas une dictature.
Dans ta pièce, tu imagines que Silvio une fois déchu redevient chanteur de charme et qu’il subit, entre autres, un procès télévisé. En quoi les médias contribuent-ils à une hégémonie politique et culturelle en Italie ? Quelle issue prochaine vois-tu pour l’Italie, et quels sont les scénarios de l’après-Berlusconi ? 
La télévision c’est tout pour Berlusconi, c’est le miroir magique de Blanche neige. En cela l’idée d’un procès en direct télévisé m’a paru croustillant, un peu comme dans loi du contrapasso chez Dante Alighieri. La télévision berlusconienne a construit le terrain adéquat, l’humus favorable de sa domination politique. L’homme et ses télévisions ne font qu’un. Même s’il quittera le pouvoir, emporté probablement par une crise économique sans précédents, le berlusconisme, en tant que culture, finira avec la mort de Berlusconi. Machiavel, en son temps, disait déjà que les italiens pensent d’abord à leurs intérêts privés avant de penser à la chose publique. Berlusconi a transformé la chose publique en domaine privé en vendant aux gens un rêve Club Med. J’espère que cette expérience puisse faire évoluer la pensée collective mais je reste pessimiste.
lire la suite sur "une autre rentrée..."

mercredi 31 août 2011

Emue en interview



Emue Books est une jeune maison d’édition née fin 2010 à Melbourne de l’impulsion de Sophie Marozeau. Journaliste originaire de Paris, elle a collaboré au développement numérique de Lonely Planet avant de monter son propre projet. Emue s’articule autour de trois axes : ÉDITIONS (numérique sans DRM + papier) ; MULTICULTURELLES (auteurs de toutes origines ayant en commun la langue française) ; ÉQUITABLES (contrat à 50/50 entre auteur et éditeur). Sophie Marozeau répond aux questions d’Emilio Sciarrino, collaborateur Emue et auteur de L’Ora(n)ge.

Les quatre premiers livres sortis chez Emue, ont une affinité, un air de famille. C’est plus qu’une coïncidence ! Comment l’expliquer ?

C’est vrai. J’ai été étonnée en lisant le livre de Ray Parnac la première fois d’y trouver tant de points communs avec celui de Léa Godard. Surtout dans l’écriture, vive, fluide, mais aussi dans les thèmes, la folie, les anomalies, la difficulté à s’intégrer. Ces recueils ont cela en commun qu’ils vont droit au but, sans fioriture, et savent aborder des thèmes graves avec un petit sourire en coin. C’est un pur hasard, les auteurs ne se connaissaient pas. Elles vivent toutes les deux dans des pays anglosaxons depuis des années. Cela explique peut-être leur connivence… Quant au troisième recueil, L’Ora(n)ge, il est venu s’ajouter très naturellement aux deux autres. Les bribes de folie qui parsèment ce recueil, ses thèmes aussi, la différence, le déracinement… l’inscrivent dans la même lignée. Il faut préciser que les trois premiers auteurs Emue en sont aussi sa colonne vertébrale, depuis leur rencontre au sein de cette toute jeune maison, ils se sont investis dans son comité éditorial. C’est sans doute cette sensibilité commune qui leur a donné envie de travailler ensemble pour faire émerger d’autres textes dont ils se sentent proches.

Emue a reçu de nombreux manuscrits d’auteurs débutants ou expérimentés. Quelles sont les caractéristiques d’un coup de cœur Emue ?

Notre campagne de recrutement de nouveaux auteurs a en effet été très fructueuse. Nous avons reçu des dizaines de manuscrits en peu de temps. Des auteurs confirmés sont prêts à faire confiance à Emue. Mais, l’équipe éditoriale sait ce qu’elle veut ! Aussi talentueux que soient les auteurs, nous recherchons des textes équilibrés, forts, qui nous transportent. En quelques mots : nous n’aimons pas nous ennuyer, mais, nous n’aimons pas non plus les écritures trop techniques, façon “page-turner”, nous voulons sentir l’humain derrière la plume. Attention, cela ne veut pas dire que nous raffolons des récits autobiographiques ! Nous aimons les fortes personnalités, les auteurs qui se livrent dans leurs écrits. Mais nous aimons aussi la vraie fiction. Des trames fortes, bien structurées. Cela étant dit, des textes sortant des sentiers battus, atypiques ou expérimentaux, peuvent nous intéresser aussi, du moment que nous prenons plaisir à les lire.

Tous les auteurs Emue ont en commun d’être entre plusieurs pays et plusieurs langues, et d’avoir choisi le français pour écrire. Est-ce la marque Emue ?

Ce n’est pas un pré-requis pour entrer chez Emue, c’est plutôt un hasard en fait ! Mais il est vrai que jusqu’à présent, les auteurs d’origine étrangère ou vivant à l’étranger qui transportent avec eux une seconde culture, d’autres influences, une ouverture qui se ressent dans leurs écrits, sont ceux qui ont retenu notre attention. À l’automne, nous accueillerons deux nouveaux auteurs en provenance d’Europe de l’est.

A suivre sur une autre rentrée littéraire. 

mardi 30 août 2011

une autre rentrée



Pour la première fois, les éditeurs numériques font leur rentrée ! 
Une belle occasion pour découvrir un vivier d'idées, de projets, de textes qui changent de l'habitude.
Découvrez toutes les actualités, les nouveautés, et les publications à venir.
A suivre pendant les prochains mois.

mardi 9 août 2011

Julien Green, Autobiographie





"Chez Green, la discrétion sèche de l’académicien, le goût inné du rite religieux, ne peuvent effacer un goût puissant pour la franchise de la littérature. Celle-ci n’étant autre que le fait de voir, et dire le cœur des choses, passant outre les filtres idéologiques ou moraux qui les déforment habituellement. Sa liberté est certes paradoxale, toute en retenue ; d’autant plus subversive, peut-être." Le reste, ici.



dimanche 24 juillet 2011

Antonella Anedda




“Ma noi parliamo a candele, ad auspici imperfetti
a ombre che abbracciamo con fervore
la lingua è la stessa che si porta migrando dalle isole :
una nube
in gola
che oscura la dizione degli oggetti”


Notti di pace occidentale 
(p.67, 2001)



mardi 19 juillet 2011

dur métier d'éditeur, dur métier d'apprenti écrivain


Cher Monsieur Queneau. Dans l'antichambre des recalés de l'écriture. Dominique Charnay, Denoël. Article du 19 juillet sur nonfiction.fr


“Rêve de milliers de Français, être publié”, écrivait Marguerite Duras dans une enquête sur l’édition en France. Raymond Queneau en savait quelque chose. Le célèbre écrivain fut en effet également éditeur chez Gallimard, où il reçut des milliers de manuscrits accompagnés de lettres d’aspirants écrivains. Ce livre fait son miel des plus belles ou des plus drôles de ces lettres envoyées par des célèbres inconnus à Queneau de 1947 à 1974. Cet ouvrage situé entre le jeu érudit et l’exercice philologique est donc comme une petite découpe dans un immense texte non consacré, non retenu, oublié. Littérature potentielle ?


Exercices de style
Écrire une lettre à un éditeur n’est pas un simple geste bureaucratique : c’est tout un exercice de style. L’aspirant écrivain veut y donner un aperçu de sa génialité, et surtout séduire l’éditeur ciblé. Non seulement l’apprenti mobilise toutes les ressources de sa plume ; il en appelle aussi à des arguments extra-littéraires : rhétorique de l’apprenti.
Distance respectueuse, flatterie ou flagornerie sont souvent de mise (“Maître”…). Rien de tel qu’encenser ses ouvrages (en l’occurrence, surtout Zazie dans le métro) – même en avouant ne pas les avoir lus. Par ailleurs, l’apprenti aime adopter également un ton décontracté, plaisant, badin. En revanche, l’apprenti impatient – ou, pire, vexé – n’hésitera pas à adopter des procédés moins sympathiques : mélodrame, pathos, intimidation voilée, demande péremptoire de rendez-vous, chantage affectif, ou même culpabilisation morale (“Votre non-réponse serait regardée comme une fuite facile”).
Certains préfèrent parler directement de gain et d’argent : “Avec moi, vous feriez une bonne affaire.” D’autres jouent de la séduction : “Vous devez être un type un peu dans mon genre.” L’idée d’écrire au papa de Zazie encourage la cordialité, mais elle peut aussi être terrorisante : “Pour avoir le courage de vous écrire, je suis en train de boire de l’extrait de fenouille [sic]”… angoisse pataphysique. Le dialogue dérape souvent de façon inattendue. Tel écrivant signe une lettre incendiaire par la douce formule finale : “Tout mon mépris.” Tel autre au contraire s’en remet “à la grâce de Dieu et de M. Gallimard !”. Amen... (lire la suite ici)

lundi 18 juillet 2011

A propos de Amelia Rosselli



Amelia Rosselli, È vostra la vita che ho perso. Conversazioni e interviste 1964-1995.

La rivista formafluens pubblica una recensione sull'importante volume di interviste a Amelia Rosselli È vostra la vita che ho perso. Conversazioni e interviste 1964-1995, a cura di Silvia de March e Monica Venturini. Il libro comprende numerosi documenti difficilmente reperibili. Una nuova occasione per approfondire le tappe di un percorso unico nella poesia del Novecento. Inoltre, è accompagnato da un brano di traduzione de La libellula a cura di J.C. Vegliante. Grazie a tutti quelli che rendono possibile e reale lo studio di questa poesia. 

La revue formafluens publie un compte-rendu sur l'imposant volume qui recueille les interviews à Amelia Rosselli, dont des documents rares et difficilement accessibles autrement. C'est une nouvelle occasion pour approfondir les étapes d'un parcours unique de la poésie du XXe. L'article est accompagné par l'extrait d'une traduction de La libellula de J.C. Vegliante. Merci à tous ceux qui rendent possible et réelle l'étude de cette poésie. 


*


"Contrariamente alle rappresentazioni comuni che si focalizzano esclusivamente sul percorso biografico dell’autrice — dall’assassinio del padre alla malattia mentale, dall’esilio internazionale alla vita romana — si potrebbe far notare invece quanto questo percorso, a prima vista eccezionale, sia paradigmatico della storia d’Italia del dopoguerra: nell’indelebile rapporto con il trauma non riassorbito della guerra e del fascismo, nella problematica della diaspora all’estero (non solo nel periodo del fascismo ma dall’Ottocento in poi), infine nelle metamorfosi che conosce la società italiana.  
Il pensiero così strettamente poetico di Amelia Rosselli non si ricollega ad alcuna forma di ideologia storica, ma si dà come obbiettivo di isolare e decostruire il materiale di cui questa ideologia è fatta: il linguaggio. L’assoluta fiducia nella forza costruttiva e distruttiva del linguaggio è infatti dialetticizzata nella convinzione che il poeta, pur ‘di ricerca’, non è mai staccato da un pubblico cosciente (come dimostrano alcune riflessioni sugli eventi di Castelporziano, p. 34).  
Tale posizione non può pertanto identificarsi in alcuna praxis o programma poetico contemporaneo (da cui la distanza verso il nucleo più rigido del Gruppo ’63, p. 189), né in una semplice visione di poesia engagée, di parte o di partito (p. 32). Emerge la solitudine della scrittrice, nonostante il fitto dialogo con molti intellettuali in un’epoca in cui la scrittura è comunque l’appannaggio dalla dominazione maschile, come sottolineano gli interventi di Dacia Maraini e Bianca Maria Frabotta (p. 9-13). Pur eludendo qualsiasi riduzione a militantismo ideologico, vengono chiaramente assunti alcuni discorsi gender, come dimostrano anche alcuni personaggi femminili della sua poesia: Hortense ripresa da Rimbaud o Esterina da Montale (La libellula, p. 48)..."  Continua qui. 

jeudi 7 juillet 2011

L'Ogresse a dévoré l'Ora(n)ge !



L'Ogresse a dévoré mes nouvelles !

"Il suffit de lire les deux premières nouvelles de L’Ora(n)ge d’Emilio Sciarrino, 'Tristesse des colocataires' et 'Mémoire d'un cactus', pour comprendre que ce n’est pas un recueil comme les autres. Immédiatement, on y trouve une fraîcheur, une vivacité et un humour que l’on ne rencontre guère dans la littérature française actuelle..."


La suite ici. 

Merci pour cette lecture aiguisée ! 

jeudi 30 juin 2011

Enseignement et cultures nationales


Il est rare que les systèmes scolaires étrangers - et leurs conceptions culturelles - suscitent l'intérêt réel des institutions françaises. Une certaine méfiance pèse sur des contenus conceptuels considérés comme étrangers à la pensée française (voir le cas des études de genre).

Le cas inverse se présente dans l'ouvrage de J.L. Poirier, Enseigner la philosophie, l'exemple italien. L'auteur choisit d'étudier un système scolaire étranger et d'en faire un exemple, sinon un modèle, en particulier en ce qui concerne l'étude de la philosophie. Ici un compte-rendu de lecture complet.

Cela permet au moins de sortir d'une logique univoque. On regrette seulement que l'essai n'offre pas d'analyse des évolutions récentes, notamment les différentes conséquences des réformes, ici comme là-bas. 

Pour mémoire, récemment, on a pu voir aussi que l'interface France-Italie se prêtait à des études intéressantes sur le plan comparé ou sur un modèle d'essai littéraire général, où l'on peut constater des débats parfois similaires (histoire vs structure, héritage vs avenir, passé vs présent, etc.)

jeudi 23 juin 2011

Le Chantier littéraire



"L’année 2010-2011 a été marquée par l’affirmation des études de genre sur la scène intellectuelle française. De nombreuses polémiques ont accompagné le développement de ces approches. Dans ce contexte, Le Chantier littéraire de Monique Wittig (1935-2003) est une illustration remarquable de la fertilité de l’application de ces théories au domaine littéraire. 

Monique Wittig est une romancière et essayiste française qui a milité en France et enseigné ensuite aux États-Unis. Ses fictions, écrites en français, se situent dans la lignée du nouveau roman (notamment L’Opoponax, 1964). Ses essais, souvent rédigés directement en anglais, puis traduits, sont une critique radicale de la culture hétérosexuelle dominante.

Le Chantier littéraire, écrit directement en français en 1986, peut être vu comme une somme organisée de ce parcours. L’auteure revient sur ses différentes expériences romanesques – doublées par d’autant de prises de positions politiques – pour en tracer une synthèse. L’ouvrage marque également la reconnaissance par l’institution académique française, puisqu’il est issu d’un mémoire soutenu à l’EHESS sous la direction de Gérard Genette..." lire la suite ici.

jeudi 16 juin 2011





Femmes contre nature de Léa Godard est parmi les coup de de la librairie ePagine, qui consacre également un grand billet aux deux premiers livres de Emue.

lundi 13 juin 2011

Sasufi


Française établie à Melbourne, Sasufi est une artiste à plusieurs facettes. Photographe, graphiste et designer, elle a également réalisé la couverture de L'Ora(n)ge. La couverture a été réalisée avec la technique du lino cut (gravure sur linoléum). Voir son site ici.

vendredi 10 juin 2011

Le roman face à l'histoire


Récemment paru, cet essai de Sylvie Servoise articule des analyses littéraires très précises à une réflexion anthropologique sur les conceptions de temps et d'histoire, de l’après‑guerre à la fin du siècle court, entre France et Italie. Après le clivage de l’après‑guerre, après des prises de position extrêmes, la fin du xxe siècle connaît une reconfiguration profonde — qui ne signifie pas disparition — de l’engagement littéraire. 


mercredi 8 juin 2011

Parole del tempo — Lorenzo Calogero

La pubblicazione di Parole del tempo [1932-1935] è un ulteriore passo nella riscoperta della poco nota poesia di Lorenzo Calogero.  Un poeta su cui scrissero Luzi, Caprone, Montale. Ringrazio molto il gruppo di Villanuccia per aver pubblicato la recensione completa.


mardi 7 juin 2011

L'Ora(n)ge — nouvelles


Je suis très heureux d'annoncer de la parution du recueil L'Ora(n)ge qui vient de paraître chez Emue en double format : e-book & papier. Il rassemble des nouvelles écrites parallèlement au roman qui paraît au même moment chez un autre éditeur.


jeudi 2 juin 2011

Le doigt de l'historienne — Ray Parnac


Tandis que la ville sommeille indifférente — Londres, que la saisissante nouvelle “Aux portes du théâtre” embrasse circulairement du regard — des vies voisines se frôlent, se heurtent. 
Fragiles et anonymes, ces existences sont empaquetées — comme des concombres sur un tapis roulant, dans la nouvelle éponyme — par un mince film de cellophane translucide.
Assez résistant pour faire illusion, pas assez pour résister à l’examen attentif de Ray Parnac. 
Sans cynisme ni complaisance — ce qui rend d’autant plus forte sa lucidité — l’auteure dévoile le grotesque qui sommeille dans l’ordinaire. 
Elle décortique les rapports de pouvoir, d’influence, de désir qui structurent la vie sociale. 
Son humour "so british" se double ainsi d’une ironie mélancolique.

Extraits et présentation ici.

dimanche 15 mai 2011

André du Bouchet



André du Bouchet est à l'honneur. La revue Europe lui consacre un numéro. C'est l'occasion aussi de rappeler la récente publication d'un nouveaux choix de ses carnets et de ses essais
Ces deux livres constituent une introduction exemplaire à l'écriture d'un des plus influents poètes du deuxième XXe siècle. 
Cette double publication a été fort bien reçue et de nombreux articles intéressants l'ont accompagnée. Voir également le dossier de presse de l'éditeur.

samedi 30 avril 2011

Femmes auteurs à l'époque 1900







Au début de son essai, Rotraud von Kulessa remarque « l’absence presque totale d’autrices » (p. 9) dans les manuels de littérature français et italiens, en particulier pour le xixe et le début du xxe siècle. De même, l’état de la recherche met en évidence la rareté des études sur la question. En France, les études de champ neutralisent la question du rapport des sexes ; en Italie, où les autrices de ce temps sont un peu plus étudiées, les essais sont surtout monographiques. Pourtant la Belle Époque connaît, pour de multiples raisons historiques, l’émergence de nombreuses femmes écrivains. R. von Kulessa regrette donc l’absence d’une « approche globale » et propose de revoir le canon : « nous en sommes toujours au stade de “l’archéologie” en littérature féminine. Il s’agit toujours de réviser le canon et de faire des découvertes ». Suite ici.

lundi 18 avril 2011

Les Objets désuets dans l'imagination littéraire - Francesco Orlando


La traduction du monumental essai de Francesco Orlando fait l'objet d'un article percutant sur la vie des idées.

C'est une occasion de plus pour revenir à cette somme ahurissante de connaissances (vingt ans de lectures et de prises de notes) : objet théorique hors de toute catégorie, essai au sens fort du terme, qui - plus que dans l'ombre d'un Freud encore présent - se situe dans la lignée de Praz, Curtius, Auerbach.

Situé dans un espace international, nombreuses y sont les références françaises et italiennes.  Un chapitre en particulier - et un peu à part - traite de plusieurs romans du XXe siècle.
J'en proposais également une lecture il y a quelques temps.